Ecobordure est un indicateur d’évaluation de l’état agroécologique des bordures de champs*, à partir de l’observation simplifiée de la flore. Il permet de caractériser la flore herbacée des bordures de champs et donne une indication sur les causes (pratiques de gestion, aménagements) et les conséquences (fonctions écologiques potentielles) de cette biodiversité.
Ecobordure permet d’apporter un diagnostic partagé avec les gestionnaires sur l'état des bordures de champs, et des conseils de gestion adaptés à leur situation (système de production, ressources) pour concilier préservation de la biodiversité et intérêts agronomiques (réguler les adventices, favoriser les auxiliaires...).
Il s’avère donc être un outil privilégié de dialogue autour des enjeux des bordures de champs.
(*) On entend par bordure de champs : l’espace non cultivé se situant entre le champs et un autre milieu (chemin, route, haie, bosquet,…)
L’unité de recherche BAGAP est à l’origine d’une version de l’outil adaptée au contexte de polyculture-élevage en paysage bocager du Massif Armoricain.
Une version adaptée aux plaines céréalières de Beauce/Bassin Parisien Sud a ensuite été créée avec l’association Hommes et Territoires.
Agrocampus Ouest a animé depuis plus de 10 ans des échanges entre acteurs de la recherche, de l’enseignement et du développement. Les évolutions constantes des contextes et des attentes vis-à-vis de l’outil ont contribué au développement de ce réseau.
Une formation multi-publics est organisée par Agrocampus Ouest chaque année.
L’état de la bordure de champs est défini à partir du poids relatif de la végétation répartie en 3 groupes fonctionnels (adventice, prairiale, forestière/de lisière). Les bordures « prairiales » et de « lisière ou bordures forestières », possèdent une flore plutôt pérenne adaptée à la lumière ou l’ombrage, diversifiée, et représentent des refuges pour la faune, les auxiliaires notamment. Au contraire les bordures « adventices » plus simplifiées et composées d’une flore annuelle, représentent un risque de contamination d’un point de vue agronomique.
Ecobordure s’appuie sur la reconnaissance d’une trentaine d’espèces indicatrices de ces trois archétypes facilement identifiables et réparties en trois groupes. La liste des espèces indicatrices est spécifique à chaque zone biogéographique.
Les étapes de mise en œuvre
1. Délimiter une zone de relevé : transect de 25 mètres
2. Parcourir ce transect et relever la présence des espèces indicatrices
3. Calculer les proportions relatives des 3 groupes d’espèces indicatrices et représenter les résultats dans le triangle Ecobordure
4. Raisonner un conseil de gestion de la bordure adapté à partir du diagnostic établi
A l’échelle du territoire (exploitation agricole, commune,…) les niveaux d’organisation et de contraintes sont différentes. Pour permettre un diagnostic intégrant ce changement de niveau d’organisation, nous avons élaboré une méthode de diagnostic territorial.
Ecobordure rend compte de la diversité des états agroécologiques des bordures
Il permet de comparer plusieurs territoires situés dans une même zone biogéographique
C’est un support de dialogue pour discuter des causes des états et les leviers d’actions, les pratiques à maintenir ou modifier pour répondre aux enjeux écologiques et agronomiques.
Cartographie de l'état des bordures sur une exploitation (selon Ecobordure)
Nous souhaitons développer un réseau national Ecobordure dont les objectifs seront :
- Adapter l’outil à d’autres zones biogéographiques
- Sensibiliser, former, accompagner et analyser la transition agro-écologique avec Ecobordure
- Mutualiser et capitaliser des expériences en réseau à travers une interface numérique
- Progresser sur les potentialités de l’outil pour les acteurs du développement et de la recherche
Pour plus de renseignements:
Chloé SWIDERSKI
02 38 71 90 80
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.